Varanesi et le Gange

Namaste!!!

Nous avons quitte Agra et son Taj Mahal pour rejoindre la grande ville de varanesi (anciennement Benares), une ville de plus d un million d habitants au nord est de l Inde, dans l Etat de l Uttar Pradesh...

Ville la plus sacree d Inde, le Gange qui coule des pieds de Vishnu la traverse du nord au sud en son milieu, Varanesi est aussi consideree par beaucoup d intellectuels comme la plus ancienne ville du monde. Cette ville s est conctruite sur la rive occidentale du Gange laissant la rive orientale quasi inhabitee et offrant ainsi un des paysages des plus desertiques et des plus incongrus.

Le Gange est le fleuve le plus sacre de toute l Inde, on le connait surtout en occident pour sa pollution, 30 000 fois superieure a la norme sanitaire toleree. Alors on ne va pas mentir, pas ici, pas sur ce blog Oh que non! Sur les autres blogs peut etre mais non pas sur celui la... Le Gange n est pas tres propre en effet, surtout que les egouts de toute la ville s y deversent...

Cela dit il n est un secret pour aucun voyageur que la proprete est un vrai probleme en Inde, dans le Gange ou ailleurs, et tres peu de cours d eau, voire aucun, n est propre, l eau n est pas potable en Inde. Cela reste un vrai probleme pour toutes les villes fondees sur les abords des cours d eau en aval, et qui sont dependants de cette meme eau.

Ce probleme de proprete n a pas l air en tout cas d affecter les comportements des indiens locaux qui sont chaque matin plus de 60 000 a venir y prendre un bain purificateur, et 150 00 dans la journee, sur les 10 km de ghats (marches d escaliers sacrees menant au cours d eau) que comptent varanesi. Lors de notre passage, le soleil etant de la fete, Varanesi ressemblait tout simplement a une station balneaire cotiere...

L atmosphere ici est vraiment differente, et l on sent que ce Gange a une signification forte pour les hindoues, il n y a pas grand chose a faire a varanesi si ce n est s asseoir et regarder les rituels, s impregner de cette spiritualite, avec curiosite et respect, on se doit de le vivre pour comprendre. On se leve tot comme eux, pour regarder et encore regarder le Gange au lever du soleil...

Autre particularite de Varanesi et non des moindres, les cremations... Les hindoues qui en ont les moyens viennent donner un dernier bain purificateur post mortem a un de leurs proches decedes, apres que le corps eut traverse toute la vieille ville dans un cortege de chants religieux, porte par la famille ou les amis, qu ils brulent ensuite avant d en verser les cendres dans le fleuve sacre, et selon les dires, arreter le cycle de reincarnation...

A l inverse des musulmans qui considerent qu une depouille doit reposer sous terre, les hindoues considerent que la depouille d un etre doit bruler. Cela exclut cependant les enfants, les femmes veuves, les sadhus ou hommes saints, qui quant a eux sont purs...

La depouille arrive donc sur une rive d un gange, dans un linceul, lui meme recouvert de tissus et de fleurs, rouge ou jaune selon le sexe du defunt. Les proches lui donnent un dernier bain, puis le corps (entoure d un linceul blanc) est installe sur un bucher. Le bois qui va etre brule est scrupulusement pese et donc facture au poids selon la qualite meme du bois, puis l homme le plus proche du defunt, s etant prealablement rase la tete en signe de deuil, fait le tour du corps muni d une torche en feu, avec laquelle il incendie le corps a divers endroits.

Le corps brule ainsi en quelques heures, en presence des hommes de la famille, les femmes n etant pas admises lors des cremations: il est en effet interdit de pleurer lors des funerailles. Puis les sans castes, intouchables, ou doms, recuperent les cendres qu ils chargent sur une barque pour qu elles soient deversees dans le Gange.

Il est deja tres inhabituel d assister a des funerailles, et encore plus a celles ci. C est assez particulier a decrire, et les sensations en tant que spectateur voyeur sont assez mitigees. Entre respect, curiosite limite malsaine, et aussi il faut l avouer, le fait d etre mal a l aise de voir des corps bruler a la chaine, projetant sur des centaines de metres a la ronde, une fumee macabre que le vent vous envoie en pleine figure...

Quatre jours a Varanesi et voila le moment fatidique ou le groupe se separe, chaque membre allant vivre des aventures differentes, dans des endroits differents, avant de se recroiser, ou non, par la suite... Sniff, ca sent deja la fin du voyage pour certains, et le debut d un second pour les autres.